En préambule il convient de rappeler qu'en France seul le monde médical et paramédical est autorisé à utiliser les terminologies "thérapie", "thérapeute", "soigner", guérir" etc...
Aussi ma communication respecte strictement cette règle édictée par les divers Conseils de l'Ordre. Je laisse à mes clients la responsabilité de leur témoignages qui n'engagent qu'eux mêmes.
Les fascias, comment ça marche ? (résumé)
Les fascias sont des fins tissus conjonctifs enveloppant muscles et organes, os et vaisseaux sanguins, organisés en véritables réseaux (faisceaux - d'où leur nom de fascia). Par exemple un stress, un traumatisme, une lésion au niveau d'un rein pourra affecter une cheville parce qu'ils sont en relation avec celle-ci via ce réseau tissulaire.
Ces tissus réagissent au toucher cutané : le praticien peut ainsi sentir des micro-pulsations et des micro-mouvements spécifiques à un organe en touchant différents points de cette cartographie précise des fascias associés à cet organe. Tout l'art du praticien sera de faire rentrer en résonance ces fascias pour les amener à libérer la tension qu'ils portent jusqu'à l'organe concerné.
... plus en détail :
Les gens qui travaillent avec les fascias disent que, sans ceux-ci, notre corps ne serait qu'un amas informe de chair et d'os. Les fascias sont de minces membranes fibreuses et malléables qui enveloppent toutes les structures du corps (muscles et groupes musculaires, os, artères, organes, glandes, etc.). Ils forment un réseau qui supporte et relie toutes ces structures - comme un filet bien ajusté. D'où l'appellation qu'on leur donne parfois de « deuxième squelette », ou encore de « structure subtile ». De plus, les fascias sont innervés et, grâce aux fibres tubulaires qui les composent, ils servent aussi de voie de circulation au liquide lymphatique. Ils l’acheminent aux vaisseaux lymphatiques, puis aux ganglions.
Même si le fait n'est pas encore de notoriété publique, les fascias joueraient un rôle non négligeable dans l'équilibre physiologique et, par conséquent, dans le bien-être psychique. Or, comme tous les tissus vivants, ils peuvent être blessés ou malades. Quelques approches thérapeutiques manuelles ont donc été conçues expressément pour les soigner et les entretenir. Les plus connues sont la fasciapulsologie, la fasciathérapie, la Technique Neuro-Cutanée (TNC), le Rolfing ainsi que le Hellerwork. C’est de ces trois premières approches dont il sera plus particulièrement question ici.
Tandis que le Rolfing et le Hellerwork sont des approches assez vigoureuses où le praticien manipule énergiquement les fascias profonds, on peut affirmer que la fasciapulsologie et la fasciathérapie font partie de la catégorie des « techniques douces ». La première a été conçue par Christian Carini et la seconde par Danis Bois. Malheureusement, les deux hommes, kinésithérapeutes de formation, réclament chacun la paternité de la découverte, qui se serait faite vers 1980. Comme il n'est pas question ici de trancher le débat et que les deux approches se ressemblent beaucoup sur le fond, nous parlons globalement des thérapies des fascias.
Les pratiques des fascias sont des pratiques manuelles qui s’adressent à la personne dans sa totalité - physique et psychique - et sollicitent les forces d’autorégulation de l’organisme. Les thérapeutes posent les mains sur le corps du sujet et se mettent « à l'écoute » du mouvement naturel des fascias - mouvement extrêmement subtil que l'on peut comparer à une respiration. À partir de l'information perçue par les fascias superficiels, ils pourront évaluer la vitalité des tissus et les blocages qui s'y logent. En raison de la structure en réseau des fascias, ce toucher très sensible est réputé pouvoir déceler des traumatismes partout dans le système fascial, jusque dans les zones que les doigts ne peuvent atteindre.
La technique neuro-cutanée (TNC) vise le relâchement myofascial (myofascial release ou trigger point release). Ce n'est pas une approche complète, mais une technique. Elle est maintenant pratiquée par divers intervenants, (dont les massothérapeutes), elle a été conçue par Stéphane Delalande, ostéopathe et biokinergiste. Elle vise surtout à dégager certaines contractions à partir de points de tension très localisés appelées « points gâchettes » ou neuro-spasmes. L'intervention des thérapeutes est aussi délicate que leur mode d'interprétation : avec la technique neuro-cutanée (TNC), par de très légères tractions cutanées, les thérapeutes cherchent simplement à rétablir le mouvement naturel des fascias, ce qui permettrait de réactiver les forces d'autoguérison.
Dans le réseau des fascias, une crispation dans la région du cœur, par exemple, peut créer des douleurs dorsales ou des troubles digestifs. Pour une solution durable à une douleur, même ponctuelle, il est donc nécessaire de rétablir l'équilibre du corps dans son entier. Selon les praticiens, l'écoute et l'étude de cette vie dans le corps offrent un accès aux causes profondes des tensions et une nouvelle définition de la santé globale.
Originaires de France, les thérapies des fascias sont également bien implantées au Québec.
La biologie ne s'intéresse aux fascias que depuis peu de temps. Officiellement, les premières descriptions anatomiques auraient eu lieu dans les années 1930, en France. Toutefois, on reconnaît généralement à la biochimiste américaine Ida Rolf d'avoir été, vers la même époque, la première à étudier leurs propriétés, dont leur aspect « plastique » (qui peut garder des empreintes). Cette recherche l'a d'ailleurs menée à mettre au point le Rolfing.
Les fascias, ainsi que les tendons et les ligaments, font partie de ce qu'on appelle globalement les tissus conjonctifs. Ceux-ci sont constitués en grande partie de collagène, une protéine complexe qui, à l'état sain, possède une consistance gélatineuse. Les fascias qui se retrouvent directement sous la peau sont dits « superficiels ». Lorsqu'ils sont sains, ceux-ci sont lâches et la peau peut y glisser aisément, sauf à certains endroits comme les paumes et les voûtes plantaires. On rencontre ensuite les fascias moyens et profonds, plus denses et coriaces; le diaphragme, par exemple, est un fascia.
Mentionnons aussi que chaque fascia, ou plutôt chaque « portion » de fascia porte un nom spécifique et que, dans certains cas, la biologie préfère le terme aponévrose. Quant au terme « myofascial », surtout utilisé en anglais, il englobe l'ensemble fascia/muscle.
Les fascias peuvent parfois être atteints de troubles plus ou moins graves. Cependant, les problèmes sont généralement plutôt d'ordre chronique. Il s'agit de crispations et de durcissements ou, quand les fascias perdent leur viscosité, « d'adhérences ». Dans ce cas, les différents muscles ou parties de muscles n'arrivent plus à glisser aisément les uns sur les autres (une adhérence ressemble à une cicatrice, elle aussi faite de tissu conjonctif). Ces problèmes surgissent à la suite de stress, de mauvaises habitudes posturales, de traumatismes (physiques ou psychologiques) ou encore du vieillissement.
Des fascias qui ont perdu leurs propriétés peuvent engendrer divers problèmes comme de la douleur, des spasmes ou des tensions musculaires chroniques, une perturbation du métabolisme du muscle, une gêne articulaire, une mauvaise circulation de la lymphe, ou encore un déséquilibre dans les alignements corporels. Ces problèmes peuvent alors entraîner d’autres conséquences, comme des troubles digestifs, des névralgies, des difficultés respiratoires ou une fatigue générale.
Bien qu'aucune recherche n'ait encore investigué l'ensemble des champs d'efficacité de ces méthodes, la théorie et l'observation révèlent qu'elles peuvent agir dans les affections suivantes :
Les troubles musculosquelettiques, comme le mal de dos, l’entorse, la tendinite, la sciatique, etc.
Plusieurs problèmes fonctionnels (sans lésion organique) comme la migraine, les acouphènes, la constipation, la fibromyalgie, etc.
Les difficultés liées à la grossesse et à l'accouchement, comme les lombalgies, les troubles circulatoires, etc.
sources :
Recherche et rédaction : Patrick Barré, B. Ps., Chaire en approche intégrée en santé, Université Laval, Québec,
Révision scientifique : Claudine Blanchet, Ph. D., Chaire en approche intégrée en santé, Université Laval, Québec. (mai 2010)
Publication passeportsante.net